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Il nous faut regarder
(Libres itinéraires d’exil de Jordi et José)

Sortie Cinéma - 31 mars 2010
Sortie DVD - 19 février 2011

Un film de François Boutonnet

Aujourd’hui encore, tout ce qui se rapporte à la révolution espagnole baigne dans une lumière insolite. Soixante dix ans après sa fin, on ne discerne plus très bien ce qui peut lui être attribué. Avec l’exil, les traces n’en sont plus aujourd’hui évidentes, jaunies, brouillées et bien près d'être oubliées. Néanmoins elles sont nombreuses et leur originalité demeure : témoignages directs, livres, photos, lettres, bouts de films, poèmes, chansons, anecdotes, tableaux composent un matériau brut d’une diversité déroutante. Leur regroupement ressemblerait à un puzzle dont les pièces s'imbriqueraient mal les unes dans les autres. Pendant tout ce temps, on a parlé de la guerre d’Espagne de façon abstraite, on a oublié le nom des protagonistes, ou on ne l’a jamais connu. Il fallait reconstituer ce puzzle en se souvenant que ces exilés avaient une histoire, une vie, une pensée propre, un visage.


« Il fallait regarder au-delà de ces mains tendues ou de ces poings levés »

Il nous faut regarder est un documentaire de François Boutonnet construit d'après des images d'archives et des témoignages de Jordi et José. Ils ont connu la guerre d'Espagne alors qu'ils étaient enfants. « C'est là que s'est allumé le brasier de la seconde guerre mondiale. » Ils ont dû s'exiler et ont maintenant refait leur vie dans le Sud de la France. C'est un très beau documentaire, très bien fait. Souvent, le témoignage est lu par le fils du témoin et la caméra suit ce dernier tout au long de sa vie quotidienne et surtout dans ses promenades. C'est comme si elle le suivait le long du chemin de ses souvenirs. Dans l'un des plans, la caméra est dans une voiture que conduit un des témoins et cela nous permet de voir le paysage. C'est grâce à ce genre de plan que le spectateur peut se trouver réellement avec le personnage. De plus, la musique est là pour nous emporter avec tout ce monde. Mes moments préférés dans ce documentaire sont les raccords de mouvements entre les images d'archives et les images récentes. Des gens se précipitent pour s'enfuir à cause d'un bombardement, sur le plan d'après, dans le même mouvement c'est un des témoins qui rentre dans un bar. Il y a plusieurs exemples de la sorte mais le second, qui m'a le plus accroché, est celui où, dans les images d' archives, il y a les policiers de Franco et lorsque l'on revient au présent, le témoin voit un policier qui marche dans la rue. Pour moi cela rappelle les fantômes qui hantent certainement les personnages de ce documentaire. Voilà donc une avant-première à ne pas manquer.

Léna

in Le journal d'Itinérances - Festival Cinéma d'Alès - 27 mars 2010

 

 

Fiche technique du film

Réalisation François Boutonnet
Avec Jordi Gonzalbo et José Pobla
Images Bernard Arnauld
Musiques Pascal Comelade
Montage François Boutonnet
Voix Georges Pawloff, Axel Gonzalbo, Gérard Manzanares
Format de tournage HD numérique

Titre Il nous faut regarder
Année de production 2009
Date sortie en salles printemps 2010
Avec le partenariat
Région Languedoc Roussillon
Centre National de la Cinématographie
Support de diffusion DCP / Blu-ray / DVD
Durée du film 52’

Production Kalimago
www.kalimago.com
Co-Production Valenti Films
Valenti Films
Distribution Kalimago Films
www.kalimago.com

Avant-premières :

  • 31 05 2009 : Argelès sur Mer - festival
  • 13 10 2009 : Toulouse - festival
  • 08 11 2009 : Cahors - festival
  • 22 11 2009 : Albi - festival
  • 06 12 2009 : Girona - festival
  • 28 03 2010 : Alès - festival

Sortie Cinéma - 31 mars 2010
Sortie DVD - 19 février 2011

N° visa d'exploitation CNC : 124 718

 
 

Extraits de témoignages

Jordi Gonzalbo
"Pour une déception, c'en fut une, et de taille, celle de constater au poste frontière du Perthus, que les Français qui nous "réceptionnaient" n'étaient pas du tout conformes à l'idée que je m'étais faite d'eux. Pas le moindre petit bonnet phrygien en vue ! Rien n'était conforme au livre que j'avais feuilleté à Barcelone plein d'images de la Révolution française, qui retentissaient encore du bruit et de la fureur des sans-culottes. Par contre les gendarmes étaient eux bien présents ; ils arboraient des mines florissantes propres aux gens bien nourris, qui contrastaient avec celles de mes compatriotes, que les années de guerre et de privations avaient immunisés contre l'embonpoint. Du "petit haut" de mes huit ans, ces représentants de l'autorité me paraissaient immenses. Le tampon qui maltraite les passeports, un "allez, allez" tonitruant, et nous voilà, ma mère, ma soeur, notre chien et moi, fin prêts dès la ligne franchie, à basculer dans un monde qui n'était pas le nôtre, et qui le deviendra… "

 

 
   

José Pobla
"L
e 26 janvier 1939, les troupes franquistes entraient dans Barcelone et, sans perdre de temps, il fallait partir. Je jouais avec mon copain quand je vois surgir ma mère, tout affolée, qui me prend par la main et me dit: ‘ Vite, vite, il faut partir !” Je n'ai revu mon copain que quarante ans plus tard et il m'a dit que, ce moment-là, il ne l'avait jamais oublié. Ma grand-mère et ma soeur nous attendaient sur le pas de la porte avec deux petits baluchons. Je ne suis même pas rentré dans la maison. Sur la route de Gironella à Vic, au lieu-dit Cap del Pla, deux autres familles de la collectivité nous attendaient avec deux charrettes attelées à des chevaux; il y avait aussi un petit cabriolet tiré par un âne. Les charrettes étaient chargées de graines et de matériel agricole, car l'idée était de collectiviser une ferme du côté d'Olot. Nous avons pris la route et mon père nous a rejoints par des chemins un peu plus tard. Il emmenait les quatre vaches de la collectivité… "

 

 

Intention

Le film évoque la vie de deux personnages hors du commun, Jordi et José, qui ont connu, enfants, la guerre d’Espagne, la retirada, les camps, l’exil. Ces libres héritiers de la révolution espagnole ont cependant construit dans le sud de la France une vie riche, inventive, altruiste et exemplaire. Malgré l’exil et peut-être même à cause de l’exil …
Le rêve de la révolution espagnole finit de s’écrouler en février 1939. Des centaines de milliers d'Espagnols contraints à l'exil fuient la terreur fasciste et passent la frontière pyrénéenne en plein hiver. A la défaite vient s'ajouter l'épreuve de cet exode gigantesque, cette retirada qui jette sur les routes vers la France plus de 500 000 mille personnes. A l’épreuve de la retirada, succède l’enfermement dans les camps de concentration sur les plages du sud de la France, la captivité, l'isolement, le froid, la faim, les mauvais traitements.
Aujourd’hui encore, tout ce qui se rapporte à la révolution espagnole baigne dans une lumière insolite. Soixante dix ans après sa fin, on ne discerne plus très bien ce qui peut lui être attribué. Avec l’exil, les traces n’en sont plus aujourd’hui évidentes, jaunies, brouillées et bien près d'être oubliées. Pendant tout ce temps, on a parlé de la guerre d’Espagne de façon abstraite, on a oublié le nom des protagonistes, ou on ne l’a jamais connu. Il fallait reconstituer ce puzzle en se souvenant que ces exilés avaient une histoire, une vie, une pensée propre, un visage.
Dans leur exil, ces fils de l’Espagne libertaire n’ont toujours pas renoncé à changer la vie. Ils ont commencé par modifier quelques vieilles maisons, construit des canaux d’irrigation, inventé le travail en coopérative, porté chaque jour leur grain de sel au débat. En mettant inlassablement la main à la pâte, ils montrent comment chacun pourrait entreprendre de reconstruire autour de lui la Terre, qui en a bien besoin.

 

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